Circonscription de Bourgogne. H. Gaillard de Sémainville, Directeur*
Côte d'Or
Alise- Sainte- Reine (Alesia). — Les recherches ont continué en 1983 et 1984 sous la direction de M. Le Gall1. Elles ont porté essentiellement sur trois points de la ville antique :
a) Area du temple : la fouille du dépotoir du Ier s. qui a comblé la carrière située au n. du temple a été menée à son terme par Mlle Elisabeth Rabeisen et le Dr Sénéchal2. Le roc a été atteint à 6 m de profondeur. L'aspect du front de taille donne à penser qu'on a extrait de la carrière des blocs parallé- lépipédiques d'environ 2 m x 0,50 m. Le roc en place était recouvert de déchets de taille ou d'érosion ; les remblais paraissent avoir été déversés peu après l'abandon de la carrière et dans un temps assez rapide. La fouille a fourni un matériel assez analogue à celui recueilli les années précédentes, en particulier des résidus du travail du bronze.
b) Centre monumental : l'extension de la fouille au voisinage de l'entrée s. du forum a permis à l'équipe dirigée par MM. Bénard et Weber d'en préciser l'organisation, celle-ci apparaissant plus
* Informations rédigées par le Directeur de la Circonscription à partir des documents qui lui ont été fournis par les chercheurs, et avec l'aide de l'équipe de la Direction des Antiquités (Mnes Béatrice Mazingue et Odile Régnier pour le texte ; Mme Claire d'Arbaumont et M. Simon pour la mise au net des dessins). Les illustrations ont été fournies par les responsables de chantiers, à l'exception de la fig. 4 (photographie B. Mazingue) et de la fig. 9 (dessin C. d'Arbaumont). Les notices concernant Bouilland et Nuits-Saint-Georges ont bénéficié des indications transmises par Mlle Simone Deyts ; celle d'Autun-Saint-Symphorien, des renseignements de M. Rebourg. Que tous soient remerciés de leur précieux concours.
1 Gallia, 41, 1983, p. 395-396, fig.
2 Elisabeth Rabeisen, La carrière sous l'area du « Temple de Tarants », dans La Tour de VOrle d'Or, 1, 1984, p. 8-9, fig.
complexe qu'on pouvait l'imaginer3. C'est ainsi que les bâtiments latéraux qui délimitaient le passage ont été l'objet de plusieurs aménagements. Ce passage a été fermé ultérieurement par trois locaux orientés au s. dont seuls certains murs sont connus. Une latrine, sans doute publique, a été fouillée dans ce même secteur. Elle se rattache également aux niveaux gallo-romains : elle a été abandonnée à la fin du Haut-Empire.
L'essentiel des recherches dans cette zone a porté sur les niveaux les plus précoces qualifiés de niveaux indigènes. La fouille est facilitée par la faible densité des murs postérieurs qui ont provoqué peu de perturbations dans les couches initiales. Au premier état indigène (daté du tout début de l'époque romaine d'après la céramique et les monnaies), se rattache un habitat dont ne subsistent que quelques traces de murs en argile. Cet habitat est bordé au s. par une cour dans laquelle ont été fouillés plusieurs foyers rectangulaires. Au s. de cette cour se trouve un atelier sans doute métallurgique (cendres et soles de foyers en cours d'analyse). Dans un deuxième temps (début de l'époque augustéenne), le dispositif se complète d'un sous-sol (3,60 x 4 m) creusé dans le calcaire, avec escalier d'accès en pierre et parois sans doute garnies d'un parement d'argile ou de bois reposant sur un muret de deux rangs de pierres sèches servant de solin (fig. 1). Un troisième état (daté de l'époque augustéenne) se traduit par une poursuite, et même par un développement, semble-t-il, des activités artisanales, ainsi que par de nouvelles modifications dans l'architecture, le sous-sol précédent étant comblé et remplacé par un autre plus à l'e.
c) Théâtre : les sondages conduits par Mlle Elisabeth Rabeisen et M. Olivier en vue de préciser sa
3 J. Benard, C. Weber, La Ville gallo-romaine : le centre monumental, dans La Tour de VOrle d'Or, 1, 1984, p. 3-7.
Gallia, 43, 1985.
